Loi Duplomb : un triple recul pour l’agriculture, la santé et la transparence alimentaire

Le 8 juillet 2025, l’Assemblée nationale a adopté la loi Duplomb, censée « lever les contraintes » qui pèsent sur les agriculteurs. Une décision que nous, au sein du Collectif En Vérité, considérons comme une erreur stratégique et politique majeure. Ce texte ne répond en rien aux vrais besoins du monde agricole. Pire : il affaiblit ceux qui, sur le terrain, œuvrent chaque jour pour nourrir la population tout en protégeant la planète.

Une loi qui tourne le dos à la transition écologique

Présentée comme un texte de simplification, la loi Duplomb marque en réalité un triple recul : environnemental, sanitaire et économique.

Parmi les mesures les plus préoccupantes :

• La réintroduction sous dérogation de pesticides interdits, dont certains de la famille des néonicotinoïdes, reconnus pour leur dangerosité pour les pollinisateurs, les sols, et la santé humaine.
  
• Le relevage des seuils d’autorisation pour les élevages intensifs, alors même que la France s’est engagée à améliorer le bien-être animal et la résilience des filières.
  
• L’affaiblissement du rôle d’expertise et de contrôle de l’ANSES et de l’Office Français de la Biodiversité, qui fragilise les garde-fous collectifs.

À l’heure où le dérèglement climatique impose des choix courageux, cette loi acte une vision court-termiste au détriment des générations futures.

Une loi qui fragilise les agriculteurs engagés

Contrairement à ce qu’elle prétend, la loi Duplomb n’aide pas les agriculteurs. Elle ne s’attaque ni à la précarité structurelle du métier, ni au manque de reconnaissance des pratiques durables. Elle les enferme dans une course au rendement, où seul le prix bas prime, même au détriment de leur santé, de leurs revenus ou du vivant.

Ce texte fragilise :

• les agriculteurs biologiques et ceux engagés dans l’agroécologie,
• les filières équitables ou locales qui œuvrent pour une relocalisation alimentaire,
• les entreprises alimentaires qui investissent dans la qualité, la durabilité, la traçabilité.

Or, c’est précisément ce tissu d’initiatives vertueuses qu’il faudrait protéger, valoriser, et accompagner.

Une menace pour la transparence et la confiance

Le Collectif En Vérité s’est donné pour mission de défendre un droit fondamental : celui de savoir ce que nous mangeons. Nous posons trois questions simples :
🥦 Est-ce bon pour la santé ?
📍 D’où cela vient-il ?
🧑‍🔬 Comment et par qui est-ce produit ?

En réintroduisant des intrants toxiques tout en réduisant les outils d'information et de contrôle, la loi Duplomb rompt le lien de confiance entre les producteurs et les consommateurs. Elle compromet la transparence alimentaire, pourtant au cœur des attentes des Français :

67 % choisissent des produits durables parce qu’ils les jugent de meilleure qualité (Baromètre ADEME 2024).

72 % souhaitent consommer plus responsable,

Une autre voie est non seulement possible, elle est déjà en marche

Chaque jour, des agriculteurs, transformateurs, marques et distributeurs s’engagent pour une alimentation plus juste, plus locale, plus transparente. Le Collectif En Vérité fédère plus de 60 marques, coopératives et acteurs du secteur autour d’une conviction partagée : la vérité sur l’origine, les méthodes et les impacts doit devenir la norme, pas l’exception.

À rebours de la loi Duplomb, nous appelons à un sursaut collectif pour :

• encourager la transition agroécologique comme levier de compétitivité,
• garantir une juste rémunération aux producteurs engagés,
• renforcer l’accès des citoyens à une information claire, lisible, sincère.

Ensemble, faisons le choix du bon sens

Nous ne baisserons pas les bras.

Cette loi ne signe pas la fin du combat pour une agriculture durable et transparente, elle renforce notre détermination.

Avec nos membres et partenaires, nous continuerons à promouvoir les filières vertueuses, à accompagner la transformation du système agroalimentaire, et à exiger que la vérité sur nos aliments ne soit plus un combat, mais un droit.

Rejoignez-nous pour faire entendre une autre voix : celle d’un modèle agricole qui respecte la terre, les agriculteurs et les citoyens.