Ces derniers mois, plusieurs actions symboliques menées sur le terrain par des représentants du monde agricole ont rappelé à quel point la question de l’origine et des conditions de production est devenue sensible. Derrière ces gestes, s’exprime une réalité simple : les agriculteurs français, engagés dans une transition exigeante, peinent à voir leurs efforts reconnus lorsque des produits soumis à des règles différentes circulent sans transparence suffisante. Cette situation alimente l’incompréhension et montre qu’il est nécessaire de mieux valoriser les pratiques en vigueur sur le territoire français.
En effet, la France s’engage depuis des années dans un renforcement progressif de ses normes, une voie exigeante mais nécessaire pour atteindre les objectifs définis dans les accords internationaux en matière d’environnement : élimination graduelle des pesticides les plus dangereux, amélioration du bien-être animal, préservation de la qualité de l’eau, traçabilité renforcée des produits. Une exigence collective dont le coût est encore trop souvent supporté par les seuls producteurs français.
Certaines filières, comme celles de la noisette ou de la betterave dans le cas de l’acétamipride, en font particulièrement les frais : producteurs et transformateurs doivent rester compétitifs tout en se privant de l’usage de substances encore autorisées par leurs concurrents européens ou extra-européens.
Première puissance agricole européenne, la France a tout pour transformer son exigence en force : des producteurs qui innovent, des consommateurs qui soutiennent la qualité, et un cadre qui protège. À nous d’en faire le socle d’un modèle compétitif, durable et souverain, en valorisant la qualité exceptionnelle de notre offre.
L’absence de transparence pour le consommateur pénalise toute la chaîne alimentaire : producteurs, transformateurs et distributeurs. En somme, tous ceux qui s’efforcent d’adopter les meilleures pratiques sans pouvoir les valoriser auprès de leurs clients, les plaçant, de facto, en situation de concurrence déloyale face à des produits étrangers ne respectant pas les mêmes exigences. Et ce alors même que les consommateurs considèrent l’origine comme un critère déterminant dans leurs achats : 79 % des Français estiment que l’origine est essentielle, et plus de 80 % privilégient les produits nationaux lorsqu’ils peuvent identifier leur provenance. Une attente claire qui reste trop souvent ignorée par l’absence d’affichage transparent, alors même qu’elle pourrait renforcer la confiance et soutenir notre agriculture locale.
En ce sens, comme condition d’un marché juste et comme levier de performance, nous défendons la mention ou la mise à disposition de l’origine des ingrédients principaux entrant dans la composition des produits alimentaires, et leur lieu de transformation.
Sans affichage clair et généralisé de l’origine, nous décourageons les bonnes pratiques agricoles françaises ou européennes en affaiblissant ceux qui s’engagent, et en abimant la confiance collective des consommateurs.
C’est tout le sens du dispositif Origin’Info, qui lève le voile sur l’origine des ingrédients principaux entrant dans la composition des produits alimentaires, et de leur lieu de transformation.

Véritable boussole du consommateur, il permet à chacun de faire un choix éclairé, tout en valorisant les producteurs pour le respect de cahiers des charges ambitieux et en offrant aux industriels et distributeurs l’opportunité de développer leurs ventes sur les produits qui affichent cette information. Déjà adopté par plus de 3000 produits et grandes marques françaises (d’Aucy, Les 2 Vaches, Panzani, Lesieur, Biocoop, Fleury Michon, Coopérative U, Carrefour, Paysan Breton…), Origin’Info est la première pierre d’un nouveau modèle, où la transparence devient une valeur ajoutée économique, un levier de compétitivité et un outil de souveraineté.
Pour valoriser ceux qui respectent nos normes. Pour guider ceux qui veulent consommer de manière éclairée. Et pour protéger nos filières, nos territoires et notre santé collective.
Afficher l’origine, c’est la condition pour faire d’une alimentation juste, loyale et durable un nouveau standard de marché.
